lundi 28 décembre 2009

Le pardon (paroles d'un chef amérindien)



William est né en 1913 à Kitigan Zibi, près de Maniwaki, au Québec. Tout comme son arrière-grand-père, le chef Pakinawatik, il est aussi le gardien de plusieurs ceintures wampum algonquines, qui sont en réalité des dossiers de prophéties et de traités historiques. William figure parmi les quelques sages en Amérique du Nord qui ont conservé les prophéties et les traditions orales de leur nation.


Son message nous indique la voie à suivre maintenant pour la sauvegarde de notre seule richesse : Ses Paroles :

Le pardon

La Terre-Mère nous parle maintenant. Elle vit la Terre-Mère, elle nous donne la vie. Le Créateur lui a donné la responsabilité de prendre soin du monde et de nous soigner, de nous donner toutes les choses qu'on peut manger pour vivre. Elle a gardé seulement l'eau, les lacs, les rivières. Tous les fruits qu'elle nous rend à chaque été sont gratuits parce que l'argent n'existe pas pour elle. L'argent n'existait pas pour nous. Mais depuis que l'argent est arrivé ici tout va mal. Je ne veux pas critiquer personne. Le Créateur veut que je les aime et je les aime. Et quand je dis que je les aime, ça vient du fond du coeur parce qu'il faut toujours pardonner tout le temps. Si on avait pas pardonné aux voyageurs, on aurait mis des choses dans les édifices fédéraux et provinciaux pour les faire sauter, comme dans d'autres pays où les gens sont en guerre et s'entretuent. Ce n'est pas comme ça qu'on veut vivre, ce n'est pas une solution. La solution est que l'on puisse revenir tous ensemble. Le Créateur veut qu'on soit une personne, la création était faite pour une personne. On s'est divisé en milliers de noms et de religions. C'est plus de la compétition qu'autre chose. Tous disent que le leur Dieu est meilleur que l'autre, que l'autre c'est un démon. C'est ce qu'ont fait les missionnaires quand ils sont arrivés ici. Les missionnaires nous disaient que notre façon de vivre, en remerciant Dieu tout le temps pour toutes les choses qu'il nous donne, comme lorsqu'on allait ramasser les bleuets pour faire des cérémonies, c'était des superstitions.

Il y a des gens qui se demande pourquoi il faudrait pardonner ? C'est la seule solution, si on ne pardonnait pas, jamais on ne respecterait quelqu'un. Il faut pardonner pour respecter puis aimer. Parfois, c'est difficile de pardonner, c'est difficile parce qu'il y a le passé, il y a ce qui est arrivé à mes ancêtres. Nos enfants ont souffert dans les écoles, ils ont été violés. On pardonne maintenant, on ne va pas brûler les églises pour ça. Il faut pardonner et aimer. Mais quand vous dites à quelqu'un « je vous aime », il faut que ça vienne de là (le cœur). Parce que souvent on entend dire « je t'aime » par la bouche alors que le cœur dit « je te hais ». Mais ça ne donne rien de pleurer sur son sort. Il faut aller de l'avant. Je prie pour les gens qui ont fait du mal dans le passé. Je veux pas critiquer personne. Le Créateur veut que nous soyons compatissants. Ce n'est pas d'haïr les autres et de blasphémer contre quelqu'un qui sauvera le monde. J'ai 86 ans, j'ai un petit peu de temps devant moi mais je n'ai pas le temps d'haïr personne. C'est la compassion entre nous qui va changer le monde.

(source :website : Les Indiens de Normandie)

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