Je posais une natte sur le sol réchauffé par les rayons du soleil. Je me mis à chanter, du voix douce et sereine :
"J’édifie ton saint tipi, je suis ton roc. Tu secoues ma vie afin que je puisse secouer à mon tour les montagnes. À travers ma foi seulement je suis guéri en ton nom. Jésus, Jésus ton coeur est mon âme. Je marche là ou tu me guides, ma bouche parle ce que tu enseignes. Chaque jour tu donnes un bout de ton âme, un seul morceau de thon pain est suffisant pour me redonner courage. Jésus, Jésus est le coeur et l'âme. J'aime ma vie, j'aime mon tipi, car mon tipi c'est toi. Tu es dans chacun de mes frères, tu es vivant dans chacune de mes soeurs. Tu es ici, tu es venu à ma rencontre." À la fin de ma chanson, mon frère pris son tamtam et son bâton pour donner le rythme. Nous avions toujours chanté ensemble, la musique s'invitait toujours dans notre tipi, c'est ce qui nous rapprochait le plus à chaque fois. Je me mis debout, une pensée pour ma tante me traversa l'esprit. Elle qui aimait danser m'avait enseigné la liberté de m'exprimer. Je me mit à danser, à danser pour mon créateur. Au son du tamtam, un pas devant l'autre, pointe, talon, pointe, j'avançais et tournoyais, ma prière virevoltante, s'élevant dans les airs. Le cri de frère Samuel me fi s'arrêter net toute inspiration. Mon frère sursauta, il en perdit son bâton. Le frère Samuel nous sermonna : "Quesqu'il vous passe par la tête ? avez-vous perdu la raison ?" Sa moustache gesticulait sans s'arrêter, le visage rouge il avait l'air tendu, en fait il n'en avait pas seulement l'air, il était furieux. Ils repris : N'avez vous pas saisi que vous êtes en Christ maintenant ? Vous devez changer de comportement ! Vous devez abandonnées toutes sorte d'hérésie et de mauvais comportements, les chants et les danses ne font pas partie de la foi chrétienne. Il revint sur ses paroles en précisant que le chant y avait sa place éventuellement à l'église sous-certaine conditions mais que la danse resterait à jamais banni." Il nous menaça de sentences terribles s’il nous voyait recommencer à nouveau. Je pris peur, sans pourtant bien saisir le pourquoi du comment. Mon frère Yuma n'avait jamais apprécié cet homme. Quant à moi je n'avais jamais eu d'opinion précise à son sujet, je n'avais d'ailleurs pas eu de contact direct avec lui jusqu'à maintenant. Comme après chaque dispute, mon coeur se fige un instant, puis doucement la glace qu'il l'entourait fond comme neige au soleil pour laisse place à l'amour. C'est ce que je fis avec le frère Sam. En prononçant son diminutif, j'espère de tout mon coeur que ça ne m'échappera pas de la bouche, il me le pardonnerai jamais. Frère Sam devait sonné faux pour lui, bien plus, ce diminutif devait être inventé par le diable lui-même. Bien que courageuse, j'avais peur de lui et je ne comprenais pas vraiment le sens de ses mots. Était est ce diabolique de danser ? de chanter ? Si Dieu avait pris l'apparence d'un Lakota pourquoi n'avait-il pas le droit de danser ? Cela me paraissait bien étrange. Pourrais-je être un bon Lakota et être une bonne Chrétienne en même temps ? Devais-je abandonner mes traditions ? ma culture ? Ce que mes ancêtres m'ont enseigné pour que Christ habite en moi sans en partir ? Le doute commençait à m'envahir, le frère Sam avait implanté en moi, la peur, la honte, et le doute.
J'ai publier ce passage pour méditer dessus. Il y a une bonne moral derrière tout ca !
Vivre sous la loi ou par la grâce ? (à suivre)
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